Une récente étude indique que les personnes qui gagnent le SMIC voient leur capacité d’emprunt hausser. Ce phénomène, observé ces 10 dernières années, est causé par la chute des taux de crédits mais aussi une revalorisation du SMIC. Pourtant, de nouveaux facteurs risquent de freiner cette amélioration.
La capacité d’emprunt des personnes touchant le SMIC hausse de 25%
Pour rappel, l’Hexagone affiche un SMIC horaire de 10,15 euros bruts en 2020, contre 8,86 euros bruts il y a encore dix ans. La France note ainsi une progression de 15% dans le SMIC horaire brut.
Parallèlement à cette amélioration, la capacité d’emprunt pour un contrat de 25 ans a haussé de 50%. Si elle était de 66 300 euros, elle est aujourd’hui à 99 411 euros. Ainsi, l’impact du recul des taux est notable, qui sont passés de 3,65% à 1,60%.
Concrètement, ces chiffres indiquent qu’un particulier qui perçoit le salaire minimum peut souscrire un crédit de 100 000 euros sur 25 ans. Les professionnels qualifient cet évènement d’ « inédit ».
Les grandes métropoles toujours inaccessibles
Cette augmentation de la capacité d’emprunt a permis un gain de pouvoir d’achat. Grâce à cela, les Français touchant au SMIC peuvent s’offrir une maison dans la plupart des villes tricolores. Concrètement, un prêt immobilier sur 25 ans, souscrit avec un salaire minimum, permet à un particulier d’être propriétaire d’un logement 55% plus spacieux qu’en 2010.
Toutefois, les grandes villes ne sont pas touchées par cet accès facile aux personnes vivant du SMIC. Cela s’explique par la flambée des prix dans ces zones. C’est d’ailleurs le cas de Lyon, Bordeaux, mais surtout Paris où le prix du mètre carré oscille dans les 10 000 euros comme peut le témoigner myblogimmobilier.net par exemple. Cet évènement s’est d’ailleurs répandu dans plusieurs communes de l’Île-de-France.
Premier frein : le durcissement par le HCSF
La frénésie sur le marché immobilier connaitra bientôt un ralentissement selon les dernières préconisations du HCSF. En effet, l’institution demande aux banques :
- de respecter le seuil du taux d’endettement qui est fixé à 33%
- de ne pas dépasser la durée remboursement maximale qui est fixée à 25 ans
Ce qui n’était que recommandation pour le Haut conseil est devenu une « obligation » pour le gouverneur de la Banque de France. Or, avec le SMIC, un contrat avec 33% d’endettement ou/et une durée de 25 ans est plutôt inaccessible. Bientôt, les personnes touchant le SMIC auront du mal à trouver un crédit, étant donné que certaines banques les classent désormais comme « profil à risque ».
Deuxième frein : une légère remontée des taux d’intérêt immobiliers
De novembre 2019 à janvier dernier, les professionnels ont observé une légère hausse des taux d’intérêt immobiliers. Suite aux rappels du HCSF, les banques ne pourront désormais plus appliquer des taux historiquement bas ainsi que des conditions de crédit trop souples.
Toutefois, une experte dans l’immobilier prévoit une moyenne entre 1,3% et 1,5%, sans pour autant descendre en dessous de 1%. En effet, avec un taux de crédit immobilier de 1,3% en moyenne, les banques pourront toujours réaliser des profits raisonnables.
Selon les chiffres publiés par les experts, le taux moyen s’établit à :
- 1,60% sur 25 ans
- 1,40% sur 20 ans
- 1,20% sur 15 ans
- 1,10% sur 10 ans
Force est toutefois de constater que les profils les plus avantagés pourront prétendre à un contrat avec un taux établit à 0,95% sur 20 ans, et 0,80% sur 15 ans. Pour en bénéficier, il faut tout de même comparer les établissements bancaires entre eux.
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